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Les vacances d'Eddy

Eddy Godeberge

du 17 novembre 2017 au 13 janvier 2018
Vernissage le vendredi 17 novembre de 16h à 20h30

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Vues de l'exposition

RESSOURCES

Revue de presse

ÉQUIPE

Édouard Monnet

Commissariat

Géraldine Martin

Communication, médiation, administration

LES VACANCES D'EDDY :
Eddy Godeberge

Eddy Godeberge est éminemment sociable. Un enfant unique qui s’est fabriqué une famille gigantesque, à mi-chemin entre l’équipe de foot et la faune de l’Arche. Il y a de tout là dedans, des petits et des grands, des tout maigres et des gros, des femmes et des hommes, des jeunes et des vieux, des bavards et des taiseux. Cette capacité d’amitié n’est pas seulement un trait de caractère, c’est une vision de l’existence, c’est une philosophie pratique.


De temps en temps Eddy réunit le maximum possible de cette troupe hétérogène. Il la convoque pour de longues soirées de rigolade, de verres levés au coude à coude, de vacarme intensif et d’agitation dansée où il vaut mieux pousser les meubles.
Il lui arrive aussi de partir en vacances. C’est l’occasion de se retrouver en famille, de prendre du temps pour soi, de se balader le nez en l’air. Mais restent toujours les copains. Eddy a plusieurs fois imaginé affréter un train, mais ça manque d’intimité. Alors, il prend ses ciseaux, sa colle et un stylo qui traine et il envoie des cartes postales.


Il y a différentes façons de pratiquer le dessin. Il y a aussi différentes façons de pratiquer le collage. Chez Eddy, les deux ont directement à voir l’un avec l’autre.

Ce sont des constructions rapides, efficaces, qui jouent sur ce que les différents éléments génèrent de confrontation dynamique. Selon les besoins il pourra être précis et délicat ou il pourra faire au plus simple, au plus brut. Parfois, il lui suffit de transformer un détail pour faire basculer l’image. Parfois, l’image de la carte est le point de départ d’une surprenante dérive graphique. Parfois encore elle donne lieu à une petite divagation contemplative. L’humour est toujours là, mais il ne se suffit jamais à lui-même. Il y a quelque chose en plus, une petite note de poésie et de tendresse. Un geste d’écriture. Une petite étincelle de sens qui semble renouer une conversation entamée.

 

C’est que chaque carte est pensée en fonction de son destinataire et parfois même en fonction de ceux qui sont autour de lui. Eddy tient compte du contexte, du moment, de la présence des enfants par exemple. Il y a donc ce qu’on voit et ce qu’on peut immédiatement comprendre ou ressentir, mais il y a aussi ce qui relève de chaque personne et de chaque situation, qui échappe nécessairement au regard extérieur et qui dessine, en creux, la part manquante, celle qui est propre à chacun d’entre nous.
Beaucoup ont gardé les cartes qu’Eddy leur avait envoyées. L’une a encadré les siennes, d’autres les ont épinglées dans leurs wc, collées sur leur frigo ou empilées sur un coin de bureau.

 

Certaines ont été perdues dans des déménagements. Il doit y en avoir encore qui dorment dans le désordre des tiroirs. Les réunir les transforme en collection. A l’opposé de ce manque que la destination particulière impose, une autre part de significations émerge, qui traversent chaque proposition, rebondissent d’une image à l’autre, composent un ensemble singulier, inventif, évidemment sans calcul mais pas sans vigueur. Une sorte de grand puzzle impossible qui raconte mille histoires, mille petites tentatives pour la fabrication inventive du quotidien.
 

 

Jean Cristofol


 

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