Moussa Sarr
Moussa Sarr, "Autoportrait", 2009
photographie
100 x 250 cm
Né en 1984 à Ajaccio (Corse)
vit et travaille à Toulon et Paris
Moussa Sarr est diplômé des Beaux-Arts de Toulon (2009) et du Fresnoy (2012).
Si Moussa Sarr utilise l'atelier comme un espace de recherche et d'expérimentation lui permettant d'agrandir son corpus de personnages animaliers, c'est également un lieu de retrait et de lâcher prise où, à travers l'interprétation d'animaux, il se laisse aller à ses délires pour, enfin, devenir un homme-animal. Dans cet espace où personne ne regarde, ni ne juge, le seul témoin reste la caméra. Il s'agit pour l'artiste d'un asile autant politique, social qu'artistique.
Chaque personnage se distingue par des traits de caractères et des mises en situations précises, qui semblent être le corollaire de leur identité, ici clairement assignée : le singe est en état de jouissance sexuelle, l'étalon parade et combat, le coq fait carillonner son chant. La question des préjugés est au cœur de la pratique de Moussa Sarr, qui fait souvent écho à l'actualité avec humour et positionne le spectateur, riant et gêné, dans une certaine zone d'inconfort.
Certains de ses plus récents personnages, abordant des problématiques ayant trait plus particulièrement au champ de l'art. Parmi ceux-là, Super Congo, un singe dont les peintures ont intégré le circuit de l'art contemporain international, ou bien encore Duckman, un canard philosophe et critique d'art.
Renouvelant ses sujets d'expérimentation, Moussa Sarr enrichi également son corpus de vidéos et de performances par la création d'un nouveau personnage nommé Narcisse, à la fois avatar et métamorphose de l'artiste. Cet avatar vient compléter son corpus de personnages (pour la plupart des animaux) et ouvrir son champ à de nouveaux modes d'actions et d'expressions artistiques, pour poursuivre ses questionnements sur le langage. Car en effet, les animaux qu'il incarne sont dotés du langage, mais s'exprime uniquement par des gestes et des onomatopées.
Ici, la particularité de Narcisse réside dans le fait qu'il parle et écrit, mais dans une langue inconnue : le Pelisticv
Son travail a notamment été sélectionné pour la FIAC 2010, dans le programme Cinéphémère de la Fondation Ricard. En 2011, il a été invité par la BJCEM (Biennale des Jeunes Créateurs de l’Europe et de la Méditerranée), Thessalonique, Grèce. En 2012, ses vidéos sont montrées au Musée des Beaux-Arts de Boston. En 2013, il participe à l’exposition collective « Mirages d’Orient » à la Collection Lambert à Avignon. En 2015, son travail est montré au Photomuseum winterthur (Zurich). Lauréat du Prix Mécènes du Sud (Marseille) en 2012, il fut également finaliste du Prix Meurice pour l’art contemporain en 2016.
Il a également été résident à la Villa Médicis durant l'année 2017-2018.
Ses œuvres ont aujourd’hui intégré de nombreuses collections telles que le Frac Provence-Alpes-Côte d'Azur (Marseille), le Centre Pompidou (Paris), la Maison Européenne de la Photographie (Paris), le FNAC – Fond National d’Art Contemporain (Paris), la Collection Lambert (Avignon) et la Collection François Pinault.
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